En savoir plus sur l'origine du Fonds Pisart


Fernand Pisart

Fernand PISART est né à Liège le 2 février 1877. Orphelin à l'âge de quinze ans, il hérite d'une belle fortune qui lui permet de poursuivre ses études à l'Université de Liège où il est, en 1902, diplômé ingénieur des mines, avec la plus grande distinction.

Une petite affaire familiale, dans son entourage, attise très tôt sa vivacité naturelle et son intérêt pour les activités industrielles, qu'il aborde avant le terme même de sa formation universitaire.

Son oncle, Jean-François PISART, fils d'un marchand aisé de Roclenge-sur-Geer, s'était en effet associé, en 1871, à Georges Rocour, un ingénieur de l'Université de Liège, qui avait fondé à Eijsden, près de Maastricht, une usine fabriquant du blanc de zinc. Cette matière servait alors à la production des pigments blancs. La société avait, en 1895, pris le nom de Maastrichtsche Zinkwit Maatschappij, en abrégé Zinkwit.

En 1901, Fernand PISART est nommé commissaire de cette société. En 1903, il accède, comme collaborateur technique, à son Conseil d'Administration et, avec Léon Polain, son Président, il insuffle un dynamisme étonnant à l'entreprise qui étend alors considérablement ses activités. Il participe, en 1904, à la fondation de la Société Stella, une fabrique de couleurs, puis au développement d'une tonnellerie et d'une centrale électrique à Eijsden. Il contribue, de 1908 à 1912, à l'installation, en France, de la Société des Couleurs Zinciques, établie à Aubervilliers et Bonchain-Nord. En Italie, il prend part, en 1913, à la création de la Société Astrea à Vado Ligure.

En 1915, Fernand PISART devient Président du Conseil d'Administration de la Zinkwit, qu'il marque de plus en plus de son empreinte. Avec un rare enthousiasme et un dynamisme exceptionnel, il parvient à faire de la petite entreprise familiale une industrie d'envergure mondiale dont la production annuelle des usines s'accroît de 3.000 tonnes au début du siècle à 73.000 en 1929.

Durant la première guerre, la société réalise des bénéfices considérables quand la concurrence allemande disparaît graduellement en Grande-Bretagne.

La Société Générale Métallurgique d'Hoboken est créée en 1919 et Fernand PISART en devient l'Administrateur-Délégué jusqu'en 1938. Il restera à son Conseil d'Administration jusqu'à son décès en 1942.

En 1919 encore, les industriels belges du zinc et Fernand PISART, pour la Zinkwit, fondent à Bruxelles la Société Générale des Minerais. Ce rôle de fondateur, il l'assure aussi au nom de la Société Générale Métallurgique d'Hoboken. Il sera l'Administrateur-Délégué de la Société Générale des Minerais de 1922 à 1942.

En 1920, pressentant la volonté des pays voisins d'acquérir une plus grande autarcie, Fernand PISART intéresse sa société à l'industrie du lithopone et la Zinkwit devient le principal actionnaire de la Société Anonyme des Industries Chimiques de Wilsele, près de Louvain.

Au début de l'année 1940, Fernand PISART participe, aux Etats-Unis, à une mission officielle du Gouvernement belge. Il ne reviendra jamais en Europe. Emporté par la maladie, il meurt à New-York le 20 janvier 1942.

Ainsi disparaissait un technicien habile, un homme d'affaires dynamique et clairvoyant, un chef d'entreprise volontaire et ambitieux. Sous sa direction, la modeste société fondée par Georges ROCOUR était devenue le plus grand groupe européen de production de blanc de zinc et de lithopone.

Administrateur d'autres sociétés encore, telles la Compagnie des Métaux d'Overpelt-Lommel et Corphalie et la Société Commerciale des Mines, Minéraux et Métaux, Fernand PISART a puissamment empreint l'industrie belge des métaux non ferreux durant la première moitié du siècle, jusqu'à la seconde guerre mondiale.

Fernand PISART fut honoré de nombreuses décorations. Chevalier de l'Ordre de la Couronne, Croix Civique de Première Classe 1914-1918 pour actes éclatants de courage, de dévouement ou d'humanité, Chevalier puis Officier et, enfin, Commandeur de l'Ordre de Léopold, il fut aussi Officier de l'Ordre d'Orange-Nassau et Officier de la Légion d'Honneur.

Le legs Pisart

A son décès, Madame Georgette PISART, veuve de Fernand PISART, lègue le reliquat éventuel de sa fortune à l'Université de Liège, aux fins exclusives de former une ou plusieurs bourses d'études, dénommées "Bourses Fernand PISART", au profit de l'école d'ingénieurs qui avait diplômé son mari.

Le 13 décembre 1977, un Arrêté Royal autorise l'Université de Liège à accepter le legs, évalué à plus de 150 millions de francs.

Le Conseil d'Administration de l'Université délègue alors à la Faculté des Sciences Appliquées le soin de lui faire des propositions pour l'utilisation la plus profitable de l'important revenu annuel disponible.

Après une longue analyse, menée avec l'attention respectueuse et responsable que requiert la faveur qui lui échoit, la Faculté des Sciences Appliquées présente au Conseil d'Administration de l'Université un ensemble de bourses Fernand PISART, dont bénéficieront directement ses étudiants, conformément aux voeux du légataire.

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